Les Berbères
marocains interdits d'entrée en Algérie
CMA de Tizi-Ouzou
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A leur arrivée
à l'aéroport d'Alger mercredi 29 octobre
2008, trente cinq membres d'une délégation
de représentants d'associations berbères
du Maroc, parmi eux Rachid RAHA et Me Adgherni le Président
du Parti Démocratique Amazigh du Maroc ont été
interpellés par la Sécurité Algérienne
alors qu'ils comptaient participer au Congrès
Mondial Amazigh qui fait exceptionnel se tient simultanément
à Meknès et à Tizi-Ouzou du 30
octobre au 2 novembre.
Maintenus dans
la zone internationale de l'aéroport, les militants
berbères se sont vus confisqués leur passeport.
Ils refusent toujours de se laisser conduire dans un
espace de rétention, rejettent tout offre de
nourriture, bien décidés à s'engager
dans une grève de la faim. On les verra tenir
cette nuit même leur conseil fédéral
selon les recommandations de leurs associations. Ils
remettront d'ailleurs dès demain la liste des
élus (membres fédéraux du CF marocain)
à leur homologues de Tizi-Ouzou.
D'autres délégations
sont attendues dès jeudi en provenance de Lybie,
de Tunisie, d'Espagne, de France, du Niger... Si plusieurs
ONG ont réussi à se rendre sur sur place,
le gouvernement algérien pour qui cette "venue
de marocains sur son territoire est illégale"
a choisi des méthodes musclées, allant
jusqu'à fermer toutes les lignes aériennes
entre l'Algérie et le Maroc jusqu'à samedi.
De son côté, la délégation
chargée de débloquer la situation composée
de membres de l'association Amusnaw, d'avocats algériens,
de journalistes et de delégués du mouvement
citoyen parmi lesquels Belaïd Abrika ont été
refoulé à l'entrée de l'aéroport
par une armada policière digne d'une opération
anti-terroriste. Les militants ont aussitôt exprimé
leur indignation en demandant l'intervention du Procureur
de la République et de l'Ambassadeur du Maroc.
On apprenait dans le même temps que les deux auberges
d'accueil de Tizi-Ouzou et Tizi-Rached avaient été
réquisitionnées par les autorités.
Une descente policière au quartier des Genets
où sera organisé ce congrès dédié
à la mémoire de Matoub Lounès,
n'est pas à exclure.
Quant aux affiches
excessives et inhabituelles "Les Chevaliers de
l'Islam à la Maison de la Culture" qui inondent
la ville Tizi-Ouzou, elles ont élevées
d'un cran la tension. Toute cette affaire
montre une nouvelle fois le niveau de tolérance
de la dictature algérienne à l'égard
de l'expression, de la libre circulation en Afrique
du Nord des peuples berbères.
Stéphane MERABET MOINARD
ARRAMI - Dalil MAKHLOUFI
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jeudi 30
octobre 2008 |